Type Here to Get Search Results !

Translate

ECONOMIE | Les perspectives selon la BAD

 

Dans son document qui présente les perspectives économiques de l'Afrique pour 2025, la Banque Africaine de Développement (BAD) souligne que le taux de pauvreté national reste élevé à Madagascar et les perspectives de croissance reposent sur les performances du secteur agricole, la reprise (ou non) des industries extractives et l'évolution des secteurs du tourisme et des télécommunications.


Dans son document qui présente les perspectives économiques de l'Afrique pour 2025, la Banque Africaine de Développement (BAD) souligne que le taux de pauvreté national reste élevé à Madagascar et les perspectives de croissance reposent sur les performances du secteur agricole, la reprise (ou non) des industries extractives et l'évolution des secteurs du tourisme et des télécommunications.  

 

La BAD indique que l’économie malgache a enregistré une croissance estimée à 4,2% en 2024, comme en 2023. Du côté de l’offre, cette croissance a été soutenue par les performances de l’agriculture, du textile, du tourisme et des télécommunications. Du côté de la demande, elle a été stimulée par la consommation privée, qui est passée de 71,6% du PIB en 2023 à 78,6% en 2024, et par l’investissement privé, en hausse de 12,9% à 14,6% du PIB sur la même période. L’inflation a reculé à 7,6% en 2024, contre 9,9% en 2023, grâce à la poursuite d’une politique monétaire restrictive de la Banque centrale de Madagascar. Les efforts de consolidation budgétaire ont permis de réduire le déficit primaire à 2,6% du PIB en 2024, contre 3,5% en 2023. L’encours de la dette publique a diminué à 51,4% du PIB en 2024, contre 52,7% en 2023, tandis que le risque de surendettement extérieur et total reste modéré. 


La baisse des exportations de vanille, de nickel et de cobalt a entraîné une légère augmentation du déficit du compte courant, passant de 4,6% du PIB en 2023 à 5,0% en 2024. Toutefois, les réserves de change se sont renforcées, atteignant 6,3 mois d’importations en 2024, contre 5,7 mois en 2023. Le système financier demeure globalement solide, avec un ratio de capital moyen des banques par rapport aux actifs pondérés en fonction des risques estimé à 12,8% en 2024, bien au-dessus de la norme réglementaire minimale de 8%. Cependant, le taux de créances douteuses, estimé à 7,9% en 2024, constitue un défi à surveiller pour la stabilité du secteur bancaire.



Persistance des inégalités


Le taux de pauvreté national reste élevé, 75% en 2022. Le taux de chômage estimé à 6.6% en 2022, mais l’emploi informel représente 95.2% de l’emploi total, selon l’INSTAT. La persistance des inégalités, avec un indice Gini de 36.8%, et la prépondérance de l’emploi informel rendent la croissance peu inclusive. En somme, des données peu encourageantes. Toutefois, la BAD estiment que le pays peut toujours tabler sur un taux du PIB réel projeté à 4.6% en 2025 et 4.7% en 2026. Ces prévisions reposent sur les bonnes performances du secteur agricole, la reprise des industries extractives et le dynamisme des secteurs du tourisme et des télécommunications. 



La BAD estiment que le pays peut toujours tabler sur un taux du PIB réel projeté à 4.6% en 2025 et 4.7% en 2026. Ces prévisions reposent sur les bonnes performances du secteur agricole, la reprise des industries extractives et le dynamisme des secteurs du tourisme et des télécommunications.


Le taux d’inflation devrait, pour sa part, continuer à baisser pour s’afficher à 7.1% en 2025, et 6.7% en 2026. L’assainissement budgétaire devrait conduire à stabiliser le déficit primaire et le déficit budgétaire global respectivement autour de 3% et 3.9% du PIB en 2025–2026. L’encours de la dette devrait augmenter à 52.9% du PIB en 2025, et 53.5% en 2026. Le déficit du compte courant devrait se creuser à 5,4% du PIB en 2025, avant de s’améliorer légèrement pour atteindre 5,1% en 2026. 


Toutefois, la vulnérabilité aux chocs climatiques et l’impact des tensions géopolitiques et commerciales sur les prix de l’énergie et des produits alimentaires restent les principaux risques pouvant compromettre ces perspectives. Certains de ces risques commencent à se matérialiser avec la suspension de l’aide américaine et l’imposition de droits de douane de 47% sur les exportations malgaches vers les Etats Unis. Ces défis pourraient néanmoins être atténués par la mise en œuvre efficace des réformes en cours, pour accélérer la transformation structurelle de l’économie, et la diversification des partenaires commerciaux.



Un capital naturel sous-valorisé


L'insitution financière continentale a aussi tenu à noter que le capital naturel représente 30% de la richesse de Madagascar, mais reste sous-valorisé. Le pays dispose d’actifs naturels considérables, incluant des terres agricoles, des minerais diversifiés, des écosystèmes et une riche biodiversité. Le capital humain demeure faible, avec un accès limité à l’éducation et la santé. Le renforcement du capital humain est crucial pour réduire le taux de pauvreté élevé (75%) et la prépondérance de l’emploi informel (95% de l’emploi total). Les ressources intérieures sont limitées avec un taux de pression fiscale faible (10,8% du PIB). Le capital financier est peu développé ainsi que les infrastructures de transports, et d’énergie.


la Banque a accordé un prêt de 67,3 millions USD du Fonds africain de développement (FAD) dans le cadre du programme « Financial Management and Resilience Support »


La BAD a noté en outre que le pays dispose des textes et réglementations relativement prévisibles pour garantir l’Etat de droit, mais les capacités restent limitées. Les ressources intérieures sont limitées pour financer les dépenses sociales et celles du secteur productif, qui représentaient respectivement 34,5% et 27,2% du budget 2024. "Il est essentiel d’accroitre les dépenses en capital (38% des dépenses totales en 2024), et de renforcer l’efficacité des investissements publics, et le cadre des affaires pour favoriser une croissance économique durable. Les réformes institutionnelles et de gouvernance devraient être accélérées pour améliorer la mobilisation des ressources intérieures, et renforcer l’efficacité des dépenses publiques", a-t-on aussi soutenu.


Les efforts doivent être également poursuivis en matière de digitalisation fiscale, de transparence budgétaire, d’optimisation de la gestion de la dette, et de lutte contre la corruption. Le partenariat public-privé mérite également d’être renforcé pour la participation du secteur privé à la réalisation de projets d’investissements résilients au climat pour combler le déficit d’infrastructures. Rappelons enfin qu'en décembre 2024, la BAD a approuvé un prêt de 165 millions de dollars pour développer des corridors routiers dans le sud de Madagascar, favorisant le commerce régional, la liaison portuaire et l’accès aux marchés et services. On sait en outre que la Banque a accordé un prêt de 67,3 millions USD du Fonds africain de développement (FAD) dans le cadre du programme « Financial Management and Resilience Support » pour moderniser la fiscalité (SAFI), renforcer la gouvernance de l’énergie, et soutenir les réformes structurelles.