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POLITIQUE MONETAIRE | Le taux directeur maintenu à 12%

Le Comité monétaire de Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) a décidé de maintenir le taux directeur à 12,00 % et s’accorder une période d’observation et d’évaluation de l’impact de la dernière hausse


Le Comité monétaire de Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) a décidé de maintenir le taux directeur à 12,00 % et s’accorder une période d’observation et d’évaluation de l’impact de la dernière hausse décidée lors de la précédente réunion. C'est ce qui ressort du communiqué publié par la banque des banques.


D'après ce comité, l’environnement international a été caractérisé par un ralentissement de la croissance économique mondiale, révisée à 3,0 % selon les dernières données de juillet 2025. Toutefois, l’évolution reste contrastée chez les principaux pays partenaires commerciaux de Madagascar. Les États-Unis ont connu un ralentissement de l’activité, la zone Euro une reprise modérée, et la croissance en Chine s’est quasiment stabilisée. Dans ce contexte, et pour préserver la dynamique de désinflation, les banques centrales de ces pays ont, de manière générale, maintenu statu quo le niveau de leurs taux d’intérêt. Les prévisions suggèrent que le recul de l’inflation mondiale devrait se poursuivre.


Au niveau national, l’activité économique s’est redressée au deuxième trimestre, après un début d’année atone. Cette dynamique devrait continuer au cours des deux prochains trimestres, avec une croissance projetée à 4,3 % pour l’année 2025, soutenue principalement par le secteur tertiaire. Le cours de l’Ariary est demeuré relativement stable, porté essentiellement par les entrées de devises issues des projets de développement, lesquelles ont compensé le déficit commercial. Ces afflux de devises ont permis de renforcer les réserves de change, qui ont atteint l’équivalent de 6,3 mois d’importations à fin juin 2025. La consolidation des réserves a contribué à l’augmentation de la masse monétaire (M3), en hausse de 13,9 %, en glissement annuel, à fin juin 2025. La croissance des crédits, également de 13,9 %, a aussi renforcé cette expansion monétaire. Cette dynamique devrait se maintenir au troisième trimestre, avec une légère accélération attendue vers la fin de l’année 2025.


On rapporte en outre que la hausse du prix du riz sur le marché local a alimenté l’inflation. Bien qu’en ralentissement, celle-ci s’est établie à 8,2 % en glissement annuel au mois de juin 2025, un niveau encore peu favorable à la stabilité macroéconomique. Ce chiffre, toutefois proche de la prévision précédente, traduit une évaluation plus précise de la conjoncture arrêtée au mois de mai 2025. Par ailleurs, l’inflation sous-jacente, excluant les produits à prix volatils du panier de consommation, a poursuivi sa décélération, pour s’établir à 7,3 %, reflétant ainsi les effets cumulés des précédents resserrements monétaires.


Les prévisions pour 2025 tablent sur une décélération graduelle du rythme de l’inflation, qui devrait s’établir autour de 7,8 % à la fin de l’année 2025, suivant une trajectoire alignée sur l’objectif de 5,0 % à moyen terme. Bien que la croissance économique reste proche de son niveau potentiel, l’activité économique montre des signes de reprise. La légère accélération attendue de la masse monétaire ne devrait pas exercer de pressions inflationnistes excessives, compte tenu de la reprise de l’activité en cours. Ces éléments de la conjonctures ont conduit le Comité Monétaire de BFM à maintenir son taux directeur inchangé, considérant que les conditions monétaires actuelles restent suffisamment restrictives pour consolider le processus de baisse de l’inflation, tout en préservant le dynamisme des activités économiques.


Par ailleurs, le comité explique que la décision de s’accorder une période d’observation, vise à évaluer, de manière appropriée, les effets de transmission de la précédente mesure de politique monétaire. "L’année 2025 reste toutefois teintée d’incertitudes, tant sur le plan international que national. La volatilité des prix des produits de bases sur les marchés mondiaux, la persistance, voire l’embrasement des conflits géopolitiques, ainsi que la montée des tensions commerciales, représentent autant de risques pour l’évolution des prix domestiques", a-t-on aussi fait savoir.