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DOUANES | Les employés rejoignent le mouvement de contestation

Une paralysie des opérations douanières se profile à Madagascar. Le Syndicat des employés des douanes (Sempidou) a annoncé, à l’issue d’une réunion tenue ce vendredi, le lancement d’une grève générale qui devrait toucher l’ensemble des agents douaniers sur tout le territoire national. Un service minimum sera cependant mis en place pour répondre uniquement aux besoins humanitaires et de santé publique.


Une paralysie des opérations douanières se profile à Madagascar. Le Syndicat des employés des douanes (Sempidou) a annoncé, à l’issue d’une réunion tenue ce vendredi, le lancement d’une grève générale qui devrait toucher l’ensemble des agents douaniers sur tout le territoire national. Un service minimum sera cependant mis en place pour répondre uniquement aux besoins humanitaires et de santé publique. 


Selon le porte-parole du syndicat, Herizo Andrianavalona Ramanambola, le mouvement sera effectif pour une durée initiale de trois jours. Toutefois, il ne s’agit que d’une première étape. Le Syndicat des employés des douanes (Sempidou) laisse entendre que la grève pourrait être prolongée, voire durcir, si les revendications portées ne trouvent pas de réponse. « Le mouvement se poursuivra tant que l’homme dont le peuple réclame le départ ne se sera pas ressaisi », a-t-il martelé, sans livrer davantage de détails sur l’identité de la personne visée, mais laissant transparaître la dimension politique de la contestation.


Malgré la portée nationale du mouvement, le Sempidou affirme vouloir préserver certains secteurs jugés essentiels à la population. Un service minimum sera donc mis en place pour répondre aux besoins humanitaires et de santé publique. Concrètement, les agents syndiqués continueront de traiter les marchandises périssables, ainsi que les importations de médicaments et de matériel médical destiné aux hôpitaux. « Nous avons établi une liste claire afin d’éviter toute ambiguïté », précise Herizo Andrianavalona Ramanambola.


Toutefois, ce service minimum reste marginal au regard de l’ampleur des opérations habituellement assurées par la douane. Le syndicat a d’ailleurs tenu à souligner que l’équipement des forces de l’ordre ne figure pas dans cette liste prioritaire, ce qui constitue un signal politique fort. La paralysie annoncée inquiète déjà les opérateurs économiques et les usagers du service douanier. Les ports et aéroports, points névralgiques des échanges commerciaux, risquent de connaître une congestion rapide. La suspension du dédouanement de la majorité des marchandises pourrait provoquer des retards dans les chaînes d’approvisionnement, des pertes financières pour les entreprises importatrices et exportatrices, ainsi qu’une baisse des recettes publiques.


Le syndicat ne minimise pas ces conséquences. « Nous savons que cette grève aura un impact économique certain », reconnaît son porte-parole. Mais pour les membres du Sempidou, la gravité de la situation justifie une telle démarche. Cette annonce de grève générale intervient dans un contexte socio-économique tendu à Madagascar, où plusieurs corps de métier expriment régulièrement leur mécontentement face aux difficultés structurelles et à la gouvernance publique. La douane, en tant qu’institution stratégique pour l’économie nationale, représente un levier de pression particulièrement puissant.


Le pays pourrait se retrouver confronté à une crise logistique majeure dans les prochains jours. Les regards sont désormais tournés vers les autorités, appelées à trouver une issue afin d’éviter que cette paralysie annoncée ne s’installe dans la durée. A savoir que les douaniers ne sont pas les seuls à décider de se mettre en grève. La triade syndicale des médecins, paramédicaux et personnels administratifs, les agents syndiqués de la Jirama regroupés au sein du “Sendikan’ny mpiasan’ny Jirama” (SMJ), le Sempama, le plus grand syndicat d’enseignants du pays, ou encore la Solidarité syndicale malgache, principale plateforme syndicale de l'île, ont déjà appelé à une grève générale. A l'instar du mouvement Gen Z, ces organisations réclament aujourd'hui la démission du chef de l'Etat.