À Madagascar, le climat médiatique prend un sérieux coup. Plusieurs journalistes affirment avoir été empêchés d’exercer librement leur métier et dénoncent des violences commises à leur endroit. Face à la multiplication de ces incidents, l’Ordre des journalistes a réagi fermement, soulignant la gravité d’une telle situation dans un pays où la liberté de la presse est déjà jugée fragile par de nombreux observateurs.
Mardi en fin d’après-midi, Monica Rasoloarison, présidente de l’Ordre des journalistes, s’est rendue personnellement sur les lieux pour constater les faits rapportés. « De tels agissements constituent une atteinte flagrante à la liberté de la presse », a-t-elle déclaré, dénonçant des pratiques incompatibles avec le respect des droits fondamentaux. Sa présence sur le terrain visait non seulement à apporter un soutien moral aux professionnels touchés, mais aussi à rappeler que l’institution qu’elle dirige entend jouer pleinement son rôle de défense des journalistes.
Selon plusieurs témoignages, les entraves à l’exercice du journalisme se sont multipliées au cours des derniers jours. Intimidations, pressions verbales, confiscations de matériel et agressions physiques figureraient parmi les méthodes employées pour réduire au silence certaines voix jugées critiques. Ces incidents suscitent une vive inquiétude, d’autant qu’ils interviennent dans un contexte politique marqué par des tensions accrues et une méfiance croissante entre pouvoir, opposition et société civile.
L’Ordre des journalistes appelle ainsi à la cessation immédiate de toute forme de violence à l’encontre des professionnels de l’information. Pour Monica Rasoloarison, il en va de la survie même du métier : « Si les journalistes ne peuvent plus travailler librement, c’est la société tout entière qui est privée d’un droit fondamental, celui d’être informée. » Cette alerte relance le débat sur la protection effective des journalistes à Madagascar. De nombreuses organisations locales et internationales pointent régulièrement les lacunes en matière de sécurité et de cadre légal. Bien que la Constitution garantisse la liberté d’expression et de presse, la réalité quotidienne montre que ces droits restent vulnérables aux différentes pressions.
Des voix s’élèvent déjà pour réclamer la mise en place de dispositifs de protection renforcés, notamment des mécanismes juridiques permettant de sanctionner rapidement les auteurs de violences. Dans un pays traversé par des crises cycliques, le respect de la liberté de la presse est souvent perçu comme un baromètre de la vitalité démocratique. L’appel lancé par l’Ordre des journalistes sonne donc comme un avertissement : si rien n’est fait pour endiguer cette recrudescence d’intimidations, c’est la qualité même du débat public et de la démocratie malgache qui risque de s’en trouver durablement affaiblie.