L’ambassadeur du Japon à Madagascar, Abe Koji, a réitéré ce lundi le souhait de son pays de voir Madagascar renforcer les mesures visant à mieux sécuriser les investissements directs étrangers (IDE). Il a aussi salué le dynamisme de la coopération entre le Japon et la Grande Ile.
Après trois années passées à la tête de la représentation diplomatique du Japon à Madagascar, l’ambassadeur Abe Koji a dressé, le 10 novembre, un bilan largement positif de la coopération entre les deux pays. Lors d’un point de presse marquant la fin de sa mission, le diplomate japonais est revenu sur les moments forts de son mandat, les principaux projets soutenus par le Japon, ainsi que les défis à relever pour renforcer davantage les relations bilatérales. Trois événements majeurs ont marqué ces trois années de coopération : le 60ᵉ anniversaire des relations diplomatiques entre le Japon et Madagascar, le 20ᵉ anniversaire de l’arrivée des volontaires japonais dans le pays, et le 10ᵉ anniversaire du projet Ambatovy, symbole du partenariat économique entre les deux nations. Ces jalons illustrent la solidité et la continuité d’une relation bâtie sur la confiance, le respect mutuel et une vision partagée du développement durable.
Sur le plan des infrastructures, le Japon affirme avoir joué un rôle déterminant dans plusieurs projets structurants. L’ambassadeur a notamment cité l’extension du port de Toamasina, considérée comme l’une des plus grandes réalisations financées par le Japon à Madagascar. Cette modernisation vise à renforcer la compétitivité du principal port du pays et à dynamiser les échanges commerciaux régionaux. En parallèle, des projets de réhabilitation d’infrastructures d’irrigation ont été menés pour améliorer la productivité agricole, particulièrement dans la filière rizicole, et contribuer à la sécurité alimentaire.
Les appuis japonais se sont également étendus à des domaines essentiels tels que la gestion des déchets, la nutrition et le développement rural, démontrant une approche globale du développement, qui ne se limite pas aux grandes infrastructures mais englobe aussi les besoins quotidiens des populations. Sur le plan économique, le diplomate a rappelé l’importance du projet Ambatovy, considéré comme l’un des investissements étrangers les plus importants dans le pays. Cet investissement de plusieurs milliards de dollars représente à lui seul 7 % du PIB malgache et 30 % de la valeur des exportations nationales, tout en générant près de 10 000 emplois directs et indirects. D’autres entreprises japonaises ont également investi dans les filières du cacao et de la vanille, renforçant les échanges commerciaux et la diversification des partenariats économiques.
Cependant, Abe Koji a tenu à adresser un message clair aux autorités malgaches : l’attractivité du pays dépendra d'une meilleure sécurisation des investissements et de la rapidité des décisions administratives. « Pour que les projets entrent pleinement en opération, il faut des permis et des décisions rapides ; autrement, les investisseurs risquent de se détourner », a-t-il souligné, appelant à plus de réactivité dans les procédures pour ne pas freiner l’élan de coopération. Le diplomate a conclu sur une note d’optimisme, mettant en avant la qualité des relations entre les deux pays et exprimant sa confiance dans leur avenir. Une cérémonie d’adieu a été organisée le même jour à la résidence du Japon à Ivandry, en présence de représentants du corps diplomatique malgache et étranger.
A savoir que plusieurs entreprises japonaises opèrent actuellement à Madagascar. Dans le domaine minier, Sumitomo Corporation est présent en tant qu'actionnaire majoritaire d'Ambatovy, le plus importants projet minier du pays du pays. Des entreprises comme Mitsubishi Chemical s'impliquent dans l'achat de matériaux issus des mines malgaches. Dans l'agro-industrie des sociétés comme Meiji exportent du cacao malgache, tandis que Takaso International est partenaire pour la production d'essences de vanille destinées au marché japonais et européen. Notons enfin que la Chambre de Commerce et d'Industrie Japonaise de Madagascar (CCIJM) a été créée en 2025 pour structurer les liens économiques, améliorer le climat des affaires et sécuriser davantage les capitaux investis.



