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AGOA | Les actions de lobbying se poursuivent

le Congrès américain à renouveler la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (African Growth and Opportunity Act/AGOA)


L’Union africaine (UA) a appelé, jeudi 2 novembre, le Congrès américain à renouveler la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (African Growth and Opportunity Act/AGOA), un régime de préférences commerciales accordé depuis l’an 2000 par les Etats-Unis aux pays d’Afrique subsaharienne, pour au moins dix années supplémentaires sans y apporter des modifications. Madagascar, pays d'Afrique considéré comme  étant parmi les principaux bénéficiaires de cette initiative, suit de prés l'évolution des actions de lobbying menées activement autour de ce dossier.

« Une prolongation de 10 à 20 ans du programme AGOA est essentielle pour la communauté des investisseurs. Toute durée inférieure serait source d'incertitudes », a déclaré Albert Muchanga, commissaire de l’Union Africaine au Développement économique, au Commerce, à l’Industrie et aux Mines lors du 20e Forum de l’AGOA à Johannesbourg. M. Muchanga, qui s’exprimait devant les ministres du Commerce américain et africains, a également indiqué que « toute modification de l'initiative ne devrait être envisagée qu’après la prolongation du programme».

Lancé en mai 2000, le programme AGOA permet aux pays d’Afrique subsaharienne éligibles d’exporter plus de 1 700 produits vers les Etats-Unis sans payer des droits de douane. Ces produits s’ajoutent à quelque 5 000 autres produits pouvant bénéficier d'un accès au marché américain en franchise de droits de douane, dans le cadre du système généralisé de préférences. Chaque année, Washington actualise la liste des pays éligibles à l'AGOA, en fonction notamment de leur attachement à l'économie du marché, au respect de l’Etat de droit et aux politiques de lutte contre la pauvreté. Le dispositif prend aussi en considération les avancées ou les reculs démocratiques des pays concernés.

Alors que le programme AGOA expirera en septembre 2025, plusieurs pays africains font pression pour une prolongation anticipée de dix ans sans changement, afin de rassurer les entreprises et nouveaux investisseurs. La reconduction du régime de préférences commerciales est également soutenue par certains membres du Congrès américain, qui craignent que la révision du programme ne retarde ou ne fasse échouer son renouvellement. Fin septembre dernier, le sénateur américain John Neely Kennedy avait présenté à la Chambre haute du Congrès un projet de loi portant sur la prorogation de l’AGOA jusqu’en 2045, estimant que le programme « aidera beaucoup les Américains à contrer l'influence croissante de la Chine en Afrique subsaharienne ».

Plusieurs responsables américains, dont la représentante adjointe des Etats-Unis pour le commerce extérieur chargée des affaires africaines, Constance Hamilton, ont cependant plaidé ces derniers mois pour la révision de l’AGOA ou son remplacement par un nouvel accord commercial. Un rapport publié en avril par la Commission américaine du commerce international (USITC) ayant souligné que le programme n’a eu des impacts positifs que sur une poignée de pays et un nombre très limité de secteurs d’activité économique dans la région. Ce rapport a notamment révélé que plus de 75% des exportations non pétrolières en franchise de droits vers les Etats-Unis dans le cadre du programme pour la période 2014-2021 provenaient de cinq pays seulement : Afrique du Sud, Kenya, Lesotho, Madagascar et Ethiopie.