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INDUSTRIE DECARBONEE | Les chefs d'entreprise sensibilisés

La BAD a appelé les chefs d’entreprise africains à profiter des opportunités d'investissement vert et à décarboniser plus rapidement leurs industries.


La Banque africaine de développement a appelé, lors de la Conférence mondiale sur le climat (COP 28), les chefs d’entreprise africains à profiter des opportunités d'investissement vert sur le continent et à décarboniser plus rapidement leurs industries.

« L'Afrique est une destination d'investissement très ancrée », car le continent dispose d’une « position dominante en termes (…) de métaux verts, de métaux critiques, qui alimenteront les systèmes de stockage et d'énergie », a déclaré Akinwumi Adesina, le président de la BAD. Le continent dispose aussi d’un marché de l'hydrogène vert qui devrait passer d'environ cinq milliards de dollars en 2022 à 134 milliards de dollars en 2032, d’un marché de véhicules électriques estimé à 7 000 milliards de dollars d'ici 2050 et la fabrication de batteries sans lithium-ion en Afrique coûte trois fois moins chère qu'aux États-Unis, en Pologne ou en Chine.

« Nous avons 11 térawatts d'énergie solaire, 350 gigawatts d'hydroélectricité, 110 gigawatts d'énergie éolienne et 15 gigawatts de ressources géothermiques. Il n’y a absolument aucune raison pour que nous n’ayons pas 100 % d’électricité en Afrique », a-t-il poursuivi soulignant que cela devrait « suffire à déclencher une révolution énergétique et une transformation du continent ». « Maintenant, pour exploiter ce potentiel et accélérer sa propre transition vers le zéro émission nette, l'Afrique doit augmenter le rythme de ses investissements dans les infrastructures vertes », a déclaré M. Adesina. Il s’exprimait lors d’une session organisée par le Pacte mondial des Nations unies et la Coalition des chefs d'entreprise africains (ABLC) sur le thème « Proposer des solutions climatiques responsables et pragmatiques en Afrique ».

Plusieurs chefs d’entreprise africains, représentants de multinationales, des investisseurs et des représentants d’institutions financières et de développement ont participé à cette session, les dirigeants d’entreprise expliquant leur engagement pour la décarbonisation comme DP Word, ou les énormes investissements qu’ils fournissent pour développer les énergies renouvelables en Afrique. En marge de la COP, la compagnie norvégienne SCATEC a conclu un accord avec l’Égypte pour développer un système solaire photovoltaïque de 1 000 mégawatts, accompagné d’un système de stockage d’énergie par batterie de 200 MWh. La Banque s’est engagée à appuyer ce projet qui offrira, à terme, le tarif le plus bas du continent pour les systèmes solaires et les systèmes de stockage d’énergie par batterie.

« Cela répond également à de nombreuses questions soulevées par le président Adesina. Lorsqu'il s'agit de constituer un pipeline de projets d'investissement bancables, nous travaillons dur sur ce point, dans le cadre de la Glasgow Finance Alliance for Net Zero (GFANZ), dont je préside le réseau en Afrique. Nous (…) travaillons sur les marchés du carbone au niveau national et renforçons les normes de l’initiative des marchés africains du carbone (ACMI) », a indiqué Mahmoud Mohieldin, envoyé spécial des Nations unies pour le financement du programme de développement durable à l'horizon 2030 et champion du climat pour l'Égypte. M. Mohieldin a appelé les entreprises à faire plus de place aux jeunes en matière d’investissements climatiques. « Nous assistons à une concurrence plutôt qu'à une collaboration, parce qu'il n'y a pas beaucoup d'opportunités pour les jeunes », a-t-il constaté.

D'après un industriel dont l'entreprise est membre du Syndicat des Industries de Madagascar (SIM), le secteur privé malgache doit savoir miser sur les nouvelles opportunités créées par les nouveaux enjeux climatiques. Quant à la décarbonation de l'industrie, cela constitue un véritable défi qui nécessitera de lourds investissements et un accompagnement solide de l'Etat.