Au début ce mois d’octobre a eu lieu à l’hôtel Imperial d’Antsirabe l'atelier d’examen et de suivi des recommandations suite à la publication de l'étude sur les ressources humaines (RH) dans l’industrie textile réalisée dernièrement et qui donne notamment un focus sur 10 entreprises implantées à Antsirabe et à Antananarivo.
Parmi les intervenants, citons Haja Rakotonandraina, inspecteur du travail et Andriamiaramanana Rivohary, syndicaliste, ayant partagé leurs expériences de comité d'entreprise. Les responsables régionaux et internationaux de
IndustriAll,
Elijah Chiwota et
Fanja Rasolomanana, ont, de leur côté, marqué l'importance de défendre les droits et intérêts des travailleurs. Hanta Andrianasy, Coordonnatrice de programme à la
Friedrich-Ebert-Stiftung (FES), intervenue en ligne, a mis l'accent sur la nécessité de moderniser les méthodes de communication avec les travailleurs dans la campagne de syndicalisation. « L’atelier a permis aux participants d’éclaircir plusieurs sujets et d’interagir avec les intervenants notamment en ce qui concerne les recommandations avancées dans l’étude », a-t-on aussi rapporté.
« Les difficultés économiques que Madagascar connaît depuis des dizaines d’années sont caractérisées entre autres par la situation catastrophique de l’emploi et la précarité des conditions des travailleurs … Dans un tel contexte, il est difficile de détourner le regard du secteur textile, habillement, chaussures et cuir, qui comptant 265 entreprises franches opérationnelles, avec leurs 200 000 emplois créés, et considéré comme un des principaux pourvoyeurs d’emploi pour des travailleurs à faible employabilité », a-t-on aussi souligné.
En raison du déséquilibre du marché du travail, l’étude soutient qu’il importe de prêter attention à certains aspects cruciaux de la vie des travailleurs, comme les conditions générales de travail, y compris la sécurité et la santé au travail, la sécurité sociale, le respect des droits humains fondamentaux au travail. Le rôle des syndicats est alors central, étant donné que les travailleurs, souvent en perte de repères, ont besoin d’un accompagnement renforcé, tandis que, pour l’employeur, avoir un interlocuteur à la hauteur s’avère incontournable dans un contexte où un dialogue social de bonne qualité s’impose de plus en plus comme une nécessité vitale…
On sait en outre qu’il y a moins de 10 usines qui produisent pour les marques mondiales liées aux GFA (
Global Framework Agreement) et une trentaine d’usines qui pourraient être sensibles au maintien de l’image des marques en tant que producteurs pour l’Europe et les États-Unis. Ces usines sont les principaux employeurs du secteur TGSL (Textile Habillement, Chaussures et Cuir).
A noter que la Friedrich-Ebert-Stiftung appuie IndustriAll dans sa démarche de concrétisation du travail syndical dans des entreprises ciblées à Antananarivo et Antsirabe. Quant à l’étude effectuée, son objectif principal est de « consolider le dialogue social dans les usines produisant pour les marques mondiales et qui permettent aux syndicats de définir les stratégies pour renforcer leur présence et leur capacité ». L’enquête a été réalisée principalement par Noro Lalao Rahoeliarijaona (collecte de données) et Heriniaina Ramanitrarivo (rédaction).