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Matières premières agricoles | Un avantage de taille pour les industriels

... l’exploitation industrielle des matières premières agricoles contribue significativement à une meilleure régulation des marchés ...

Le secteur industriel a connu un taux de croissance de 2.7% par an ces 20 dernière années et contribue à faire évoluer les habitudes de consommation. Les matières premières locales constituent des atouts pour les industries. De plus, la plupart sont biologiques et disponibles en toutes saisons. 


L’irrégularité des approvisionnements en matières premières est un problème en passe d’être solutionné grâce notamment à une meilleure coopération avec des organisations paysannes. Sinon, la faiblesse du secteur réside dans la vétusté des machines dans certaines unités. Mais force est de constater que la tendance est en train de prendre la bonne trajectoire. Les entreprises investissant dans des équipements modernes ne sont pas rares. Pour l’EDBM, le pays a légitimement le droit de parier son secteur secondaire car l’abondance et le prix de ses matières premières agricoles constituent un avantage compétitif très important. 

D’autant plus, l’écosystème est favorable à un coût de main-d’œuvre raisonnable. Ajoutons à cela la volonté des autorités de booster la production agricole (agriculture, élevage, pêche…) pour permettre l’essor de l’agrobusiness, en particulier celui du sous-secteur de la transformation agroalimentaire. D’après le Cercle des Economistes de Madagascar, l’exploitation industrielle des matières premières agricoles contribue significativement à une meilleure régulation des marchés et à la création de plus de valeur ajoutée. « Se doter d’un débouché majeur pour la production agricole du pays et étoffer l’offre de produits à même de concurrencer les produits importés sont les meilleures perspectives auxquelles l’économie du pays peut s’attendre ». 

Priorité à l’inclusivité

Et cette plateforme de poursuivre que la forte croissance démographique, l’urbanisation avec l’implantation des supermarchés dans les villes et l’apparition de grandes unités de consommation favorisent-t-elle l’extension du marché au profit des producteurs de matières premières agricoles qui représentent plus de 70% de la population. C’est dans ce contexte que les responsables publics s’activent pour promouvoir ce que l’on appelle le contenu local. 

Car, en matière de production industrielle et de consommation, il ne s’agit pas seulement de convaincre la population à consommer les produits agricoles transformés sur place mais aussi de pousser les entreprises, notamment les firmes internationales opérant dans le pays, à se tourner vers les matières premières locales. Certaines grandes sociétés sont déjà bien avancées dans ce domaine à l’instar de la compagnie Ambatovy qui affirme dépenser des millions de dollars pour ses achats locaux.

L’enjeu stratégique consiste à trouver la voie d’une croissance inclusive qui profite à l’économie nationale, mais surtout aux petits producteurs. C’est ce qu’on appelle la politique du contenu local. Selon les spécialistes, se fournir sur place répond à une double exigence pour les entreprises exigeantes : d’un côté, il s’agit de participer au développement économique des régions et des communautés qui jouxtent leurs implantations, un objectif clef lié à la Responsabilité Sociétale des entreprises (RSE) ; de l’autre il est question de faire des économies.

Selon une étude menée par Friedrich-Ebert-Stiftung (FES), l’industrie de Madagascar, qualifié de levier incontournable du développement, ne pourrait être portée que par l’agriculture, c’est-à-dire les produits transformés d’origine agricole (huile, sucre, savon, produits laitiers, etc.). « Madagascar est un pays à vocation agricole : le secteur primaire utilise 80 % de la population active, et, suivant les estimations, dispose de 4 à 8 millions d’hectares de terres cultivables. Ceci impose des relations fonctionnelles entre les deux secteurs que sont l’agriculture et l’industrie », soutient le FES.